Depuis quelques années, la discographie du groupe anglais n’avait pas réellement évolué depuis deux bonnes décennies (The Division Bell, alors dernier album, datait tout de même de 1994) s’est enfin décidé à se pencher sur ses archives, pour une série d’éditions bourrées de belles surprises. En voilà quelques-unes…
Longtemps, les Pink Floyd ont été frileux à l’idée d’exploiter ses nombreux trésors, laissant quartier libre aux très nombreuses éditions pirates de plus ou moins bonne qualité et donnant vie à de véritables fantasmes de fan. Or, depuis 2011, nous avons régulièrement droit à des sorties qui permettent d’en découvrir plus. Ca a débuté avec les ressorties dans des versions luxueuses de trois albums (Dark side of the moon, Wish You Were Here et The Wall), puis vinrent un album posthume The Endless River, suivi des monstrueux The Early Years 1965-1972, en 6 volumes, et plus récemment d’une suite The Later Years 1987–2019.
De quoi multiplier par deux la monumentale disco du groupe. Mais comme souvent avec ce genre d’exercice memberberrie, qui vient ponctionner drastiquement les portefeuilles, quantité ne rime pas forcément avec qualité. Ceci dit, dans le cas des Pink Floyd, on trouve de très belles choses.
THE HOUSEHOLD OBJECTS
L’un des projets les plus bizarres du groupe : après Dark Side of the moon, le groupe décide de prendre tout le monde à revers et créer un album lo-fi, composé uniquement à l’aide d’objets détournés qui ne sont pas des instruments. Or, deux pistes ont été publiées sur les deux rééditions deluxe des albums Dark side of the moon et Wish You Were Here. Wine glasses servira plus tard comme introduction au morceau Shine On You Crazy Diamond, et The Hard way possède des allures expérimentales passionnantes mais montre les limites d’un tel projet.
ZABRISKIE POINT SESSIONS
Il y a fort à parier que cette bande-originale du film d’Antonioni connaisse un jour une édition réunissant les pistes disponibles ici et là de manière éclatée. Après trois titres du groupe sur une première édition réunissant d’autres musiciens, l’album est ressorti avec un second disque qui rajoutait 3 titres supplémentaires. Mais le quatrième opus des Early Years (intitulé 1970: Devi/ation) venait rajouter 16 pistes réunies sur un disque. Par ailleurs, la numérotation des versions laisse supposer qu’il n’est pas impossible que des versions alternatives existent encore, mais aussi le formidable Fingal’s cave.
En l’état, il s’agit du meilleur du groupe, alors à son apogée créative.
NOTHING PART 14
Une version de travail de Echoes, qui reprend et étire le passage le plus aérien du morceau. Entêtant !
PERFORMANCES LIVE
On le sait, une des grandes forces du groupe fut surtout la performance live, souvent grandiose. A ce titre, certains concerts n’ont jamais fait l’objet d’une édition musicale, jusqu’à récemment. Parmi les nombreuses sorties des différents coffrets, notons la sortie de l’incroyable Live at Pompeii, qui avait eu droit à une version filmée mais jamais officiellement disponible sur disque jusqu’à ce coffret 1972: Obfusc/ation. Bien qu’incomplet, elle permet de proposer de cette représentation atypique… sans spectateur !
Autre concert mémorable : The Man and the Journey, diptyque sur scène joué de printemps 1969 jusqu’au début de l’année suivante. Là encore c’est vers un coffret Early years ( et plus exactement 1969: Dramatis/ation) qu’il faut se tourner pour acquérir ce bijou.
Ce n’est qu’une petite visibilité de ce qu’il est aujourd’hui possible de découvrir. Mais à n’en pas douter, la source floydesque n’est pas prête de s’arrêter, et il y a fort à parier que durant les prochaines années, d’autres surprises devraient voir le jour.