Vidéo // Mad Movies le doc

Enfin ! L’Arlésienne de Badlands est en ligne depuis début août, après quelques années sur la timeline. Un documentaire commencé avec Guillaume Perrin et Anthony Plu, censé arriver sous une forme différente (un 90 minutes, qui devait faire les festivals, puis sortir en DVD via Badlands éditions) et qui est aujourd’hui disponible en 5 épisodes. 

Une fois les interviews en boîte et un premier montage, il apparaissait plusieurs soucis, notamment de fluidité. Et puis, la première version était trop longue, tout en manquant déjà de rythme. Le souci était de couper des segments entiers, mais qui à mon sens donnaient au tout les nuances nécessaires. Et puis le tout nous a rapidement semblé souffrir d’une forme trop brute.

Il y a quelques mois, la décision fut donc prise de mettre le tout en ligne au moment de la sortie des prochaines éditions vidéos Badlands (L’Aiguille de Rachid Nougmanov, en DVD et Bluray, ainsi qu’un double-programme de cinéma horrifique pakistanais), mais entre temps, la revue Mad Movies a lancé un crowdfunding, et le moment semblait bien choisi pour mettre en ligne ces cinq épisodes.

Si le tout possède plusieurs défauts, notamment un manque de rigueur sur le plan technique et narratif, je pense que l’essentiel est assez éclairant sur une période où la cinéphilie de marge a muté. L’underground est devenu mainstream, le mauvais genre est aujourd’hui respectable et la marge est à chercher ailleurs. Chaque rédacteur en chef fonctionne comme une strate (une « tendance ») de ces évolutions, qui impliquent un changement plus ou moins radical de ligne éditoriale, qui va tenter de faire bouger les frontières. J’aime beaucoup par exemple ce passage dans lequel Marc Toullec, second rédacteur en chef, explique sa difficulté à imposer un numéro sur le dessin animé nippon, ce qui rendait fou le fondateur de la revue Jean-Pierre Putters, comme l’explique le troisième rédacteur en chef Damien Granger. Numéro qui n’aurait pas si bien marché que ça, mais qui sera fondateur pour l’actuel rédacteur en chef Fausto Fasulo.

Il y a aussi ce passage où Fellini et Godard sont les mêmes noms, revenus naturellement comme exemples par les fanzineux de cinémas d’ « auteurs » (donc à proscrire), ainsi que d’autres segments que j’aime beaucoup, et qui, je le pense, fonctionnent. Mais sur la longueur, cela cache mal un certain dilletantisme de cette aventure. La préparation était, avec le recul, trop approximative, le sujet pas assez écrit, et il apparaît aujourd’hui comme un condensé de choses à ne plus faire. Une leçon pour nous, dont le résultat tient à mon sens grâce aux intervenants, et à leurs passions. On ne les remerciera jamais assez.

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